La belle vie

Une représentation drôle et intelligente du savoir vivre français publié dans  Süddeutsche Zeitung (5 juillet 2014) et traduit par Courrier International (14 juillet 2014) .

la terrasse

Ah, qu’elle est belle cette France !

La différence n’est pas un pêché.  Etre différent est une qualité à conserver et à défendre, à développer et à mettre en avant dans les beaux temps et à protéger discrètement dans les eaux mouvementées.

S’adapter aux normes pour vivre en paix avec les autres est nécessaire, mais vivre bien c’est à chacun en lui-même à savoir faire. Alors cette pauvre culture française qui se voit quotidiennement critiquée de l’intérieur du son peuple et ses gouvernants, elle n’est pas coupable, elle est le cœur de ce pays, emblème d’inspiration, d’art, de joie de vivre. Les français ne seront jamais allemands, anglais ou chinois, et même si, grâce à des reformes, des échanges et de la nouvelle éducation au peuple, ils y arrivent, ils ne seront pas heureux, parce que ils sont français, et ça c’est un privilège. Non parce que les français sont meilleurs que les allemands, les anglais ou les américains, mais parce que leur mécanisme intérieur s’alimente de cette âme française et c’est seulement dans l’harmonie qu’on atteint le bonheur.

Les brésiliens ont les couleurs et la samba, les allemands ont la discipline et la bière, les russes ont l’immensité de leur horizon et de leur âme et le refus d’adaptation aux autres, les italiens font la cour aux femmes dans les rues, imprégnées du parfum de pizza et huile d’olive… Oui, des stéréotypes, mais qui, main sur le cœur dira qu’il n’y a pas de vérité dedans ? Nous pouvons continuer à énumérer en épuisant les pays de notre monde contemporain et cette diversité nous donne l’envie de connaitre et échanger d’aimer et désirer.

Alors les français, oui le gazon du voisin peut être plus vert, mais quel est l’intérêt pour vous, s’il manque le déjeuner sur l’herbe pour l’arroser avec du vin ?

Restez comme vous êtes, ou changez pour suivre le nouvel élan de votre âme française mais non pour chercher le bonheur des autres.

1Q84

1Q84 de Murakami a été attendu avec impatience par les amateurs de son œuvre.

Tengo3 volumes, annoncés par les sites littéraires et culturels come l’œuvre qui, à ce jour rassemble tout le génie de Murakami.

Effectivement le clin d’œil à Orwell (“1984”) annonce les ambitions d’un regard subtil et perspicace envers la réalité lointaine mais aussi actuelle. Dans un reflet en miroir, un monde parallèle se désigne mais seulement partiellement, sans nous donner les vrais astuces pour comprendre les forces qui le mobilisent.

L’incantesimo de Murakami s’est évaporé dans ces innombrables pages comme l’éléphant d’un de ses jeunes récits. C’était quelque chose de grand et fort, imposant.

Un lecteur frappé par la vérité existentielle grâce à des œuvres comme La fin du temps, Le passage de la nuit ou Kafka sur le rivage devrait peut être s’arrêter là et simplement garder l’énergie de ces rayons de fantaisie qui illuminent la réalité dans laquelle nous vivons. Parce que cette lumière, le lecteur ne la trouvera pas dans 1Q84. Comme si cette fois, le monde parallèle a été minutieusement calculé en tant que décor, qui ensuite s’est transformé en personnage principal, mais qui entretemps a perdu son âme. Le dernier mot de la dernière page du dernier volume lu, les questions restent largement ouvertes, la confusion est totale et le sens investi dans la foulée de personnages magiques demeure un mystère. Ceci, suite à la bonne volonté d’être un lecteur constant dans le voyage de plus de 1600 pages, pas forcement autant légères à franchir comme les œuvres précédentes de Murakami.

Quand même, quelques idées fascinantes, quelques images perturbantes et des réflexions sur le(s) monde(s) sont un résultat à reconnaitre à cet auteur de fables pour adultes.Aomame 1Q84

A la Cité de la Musique. Les ombres des Dieux

Paris- Phnom Penh, 1 et 2 juin 2012

L’étranger reste pour le moins étonné de ces visages et silhouettes de personnages en profil, souvent effrayants et mystérieux. Ils sont exécutés avec une minuté unique sur cuir, papier ou tissues laissant deviner les formes à travers seulement des coupures dans une seule pièce. Très  bel objet décoratif ils sont des souvenirs prisés des pays de l’Asie de l’Est. Leur fonction à l’origine,(selon certaines sources ils datent d’avant Jésus Christ), est une autre que la beauté statique. Les voir envahis de vie, c’est une chance rare même pour ceux qui sont sur le continent Asiatique. Et pourant, pendant deux jours il suffit se rendre à la Cité de la Musique à la Villette pour voir le spectacle khmer du théâtre d’ombres Cambodgien .

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massages sonores

“Pourrais tu fermer les yeux, s’il te plait?”

“Може ли да затвориш очите? …” [1] et tout ce que t’as connu disparait de l’autre côté, derrière les paupières d’un corps qui n’existe plus.

Voilà comment commence un voyage, qui incarne le concrète: toute sensation est nette et claire, en rappelant des tableaux, en créant des souvenirs… la confiance est la seule condition. T’es seul, dans un espace, qui se définit par un son, un déclic (… avec les doigts?), suivi par un frottement (de…paille?). Peut être la présence de la matière fait encore plus réelle son absence… Continue reading “massages sonores”

Un peu de Sempé (Paris et ailleurs à Hotel de Ville)

Je n’ai pas spécialement à dire sur Jean Jacques Sempé.

On peut penser, rire, sourire à soi-même et au monde à propos de Sempé. Mais les paroles ça a l’air pale et vidé de sens quand on essaye d’analyser les illustrations de Sempé. Donc ce texte, il sera juste une petite illustration, verbale, de mon sourire après avoir vu l’exposition « Sempé. Un peu de Paris et d’ailleurs ». Continue reading “Un peu de Sempé (Paris et ailleurs à Hotel de Ville)”

L’exposition d’au delà (suite de “Thaïlande, bienvenue”)

Voici un événement qui a eu lieu l’année dernière mais dont le thème n’a pas d’age et est ancré dans les bases de la culture thaïe.

clementinesouris

…C’est pourquoi…

L’exposition Spirits : Creativities from beyond du Thailand Creative and Design Center de Bangkok peut être une source de réflexions sur les pratiques religieuses et la mentalité dans le pays du sourire alors que de prime abord c’est un curieux parc d’attraction local que nous nous attendons.

La Thaïlande est parmi les pays les plus pratiquants du culte bouddhiste au monde. Seul 5% de la population ne pratique pas la religion officielle et se partage entre islam et christianisme. Malgré ce dévouement religieux qu’on perçoit dans la rue et les gestes quotidiens, le bouddhisme n’est pas parvenu à éradiquer les croyances antiques dans le phi, ces forces invisibles, existentielles, antérieures à la religion. Leurs manifestations païennes présentées au Thailand Creative and Design Center en montrent une cohésion avec le Bouddhisme qui du point de vue de la culture chrétienne paraîtrait pour le moins contradictoire. Mais dans cette mentalité le surnaturel est plus que naturel et l’humain est inséparable du spirituel. L’existence de créatures de l’au-delà est si populaire que toute personne locale peut vous faire la visite guidée dans les salles de l’exposition. Continue reading “L’exposition d’au delà (suite de “Thaïlande, bienvenue”)”

Thaïlande, bienvenue

clementinesouris

Aujourd’hui le touriste « bien préparé » dispose de beaucoup d’astuces pour imaginer une Thaïlande pompeuse et subjective avant encore d’y avoir mis les pieds. A commencer par l’accueil qui, de par sa gentillesse nous laisse parfois pour le moins stupéfaits. Le pragmatisme et l’incrédulité de l’occidental attribuent souvent cette sérénité toute thaïlandaise à l’intérêt mercantile du tourisme. Vu sous cet angle, ce qui avant aurait été instinctif chez les thaïlandais ne serait aujourd’hui rien d’autre qu’une hypocrisie intéressée. Le thaïlandais moyen serait un beau transsexuel voire une jeune fille simple et compréhensive, originaires d’un quelque coin coquet de la côte, aux qualités de masseuses innées et extrêmement dévoués à Bouddha. Continue reading “Thaïlande, bienvenue”

ce matin

Bonjour ! La journée commence, grise, fraîche, avec quelque personne dans la rue et personne dans les rendez-vous de mon agenda…Donc le temps d’un café sous la musique de Chet Baker (ah, c’est seulement à Paris qu’on peut être tellement à l’avant-garde et tellement nostalgique) et on va au cinéma !