
Aujourd’hui le touriste « bien préparé » dispose de beaucoup d’astuces pour imaginer une Thaïlande pompeuse et subjective avant encore d’y avoir mis les pieds. A commencer par l’accueil qui, de par sa gentillesse nous laisse parfois pour le moins stupéfaits. Le pragmatisme et l’incrédulité de l’occidental attribuent souvent cette sérénité toute thaïlandaise à l’intérêt mercantile du tourisme. Vu sous cet angle, ce qui avant aurait été instinctif chez les thaïlandais ne serait aujourd’hui rien d’autre qu’une hypocrisie intéressée. Le thaïlandais moyen serait un beau transsexuel voire une jeune fille simple et compréhensive, originaires d’un quelque coin coquet de la côte, aux qualités de masseuses innées et extrêmement dévoués à Bouddha. Certes on aime les stéréotypes et ils n’empêchent pas et même nous attirent à nous rendre sur place pour vérifier de nos propres yeux leur justesse. Qu’ils soient objectifs ou non, ce n’est pas l’essentiel à force de reconnaitre à l’intérieur de nous que la vérité ne se résume pas à la surface. Il n’est pour autant pas faux que la culture thaïe est un mélange de tolérance et de principes rigoureux qui permettent la coexistence naturelle de phénomènes assez surprenants aux yeux occidentaux et qui peuvent conduire à des interprétations fausses. La société thaïlandaise aujourd’hui est un melting pot culturellement très riche et d’une complexité qui à cause de la typique discrétion asiatique est naïvement perçue par les occidentaux d’une manière faussement simplifiée. Déjà lors même du premier contact direct avec la culture on se rend compte de toute la multiplicité qui repose aux fondements de la société de l’ancien royaume du Siam derrière ces stéréotypes dont nous sommes saturés. Une relation avec le spirituel fortement ancrée dans la culture est à la base de la recherche d’une harmonie qui se manifeste extérieurement.