Waiting for the train (the cat came back)

 

may kasahara.jpgShe had knitted the hat herself, and she said she would make one just like itfor mebefore next winter. Her cheeks were red, her eyes as bright and clear as the surrounding air (…)

The Duck people all moved somewhere else after the pond froze over. I’m sure you would have loved them  Come back in the spring, OK? I’ll introduce you.”

The Wind-up Bird Chronicle, by Haruki Murakami

Хроника на птицата с пружина

Waiting for the cat

windup bird2.jpg

“What are you doing here?” she asked.
“Looking for the cat,” I said.
“Are you sure? It doesn’t look that way to me. You’re just sitting there and whistling with your eyes closed. It’d be kinda hard to find much of anything that way, don’t you think?”
I felt myself blushing.
“It doesn’t bother me,” she went on, “but somebody who doesn’t know you might think you were some kind of pervert.” She paused. “You’re not a pervert, are you?”
“Probably not,” I said.
She approached me and undertook a careful study of the nested lawn chairs, choosing one without too much dirt on it and doing one more close inspection before setting it on the ground and lowering herself into it.
The Wind-up Bird Chronicle, Haruki Murakami
Хроника на птицата с пружина

Sputnik 2

sputnikdark

Ever since that day, Sumire’s private name for Miu was Sputnik Sweetheart. She Loved the sound of it. It made her think of Laika, the dog. The man-made satellite streaking soundlessly across the blackness of outer space. The dark, lustrous eyes of the dog gazing out of the tiny window. In the infinite loneliness of space, what could Laika possibly be looking at?

Sputnik Sweetheart, Haruki Murakami

Sputnik Sweetheart I

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Were you asleep?” Sumire asked.

Um,” I groaned and instinctively glanced at the alarm clock beside my bed. The clock had huge fluorescent hands, but I couldn’t read the time. The image projected on my retina and the part of my brain that processed it were out of sync, like an old lady struggling, unsuccessfully, to thread a needle. What I could understand was that it was dark all around and close to Fitzgerald’s “Dark Night of the Soul”.

In the book. Murakami

in-the-bookSoon as you get settled, go to the library“, the Gatekeeper tells me my first day in town.
There is a girl who minds the place by herself. Tell her the Town told you to come read old greams. She will show you the rest.
Old dreams?” I say. “What dio you mean by “old dreams”?”
The Gatekeeper pauses from whittling a round peg, sets down his penknife, and sweeps the wood shavings from the table.”Old dreams are…old dreams. Go to the Library. You will find enough of them to make your eyes roll. Take out as many as you likeand read them good and long.”

 

Hard-Boiled Wonderland and the End of the World

Haruki Murakami

Murakami. De la course au mouton sauvage au 1Q84

sheepCe roman est daté de 1982 quand Murakami commençait à se faire connaitre en France mais jouissait déjà d’une large reconnaissance japonaise ainsi que internationale. Toutes les caractéristiques de son écriture sont lisibles dans ce texte de fiction entre le fantastique, la psychologie et l’avventure.

A la sortie du roman certains trouvent flagrante l’influence de la littérature contemporaine américaine sur l’écriture de Murakami. Aujourd’hui est largement diffusé l’opinion qu’il est un auteur japonais de littérature américaine et, encore moins flattant : de « culture » consommatrice. Lors que les chercheurs tendent à expliquer avec la pop culture le succès d’un des auteurs japonais le plus vendus au monde, il ne faut pas oublier que dans les années ’80 il était très hautement apprécié par toute l’élite littéraire.

Tous les grands écrivains ont trouvé des repaires dans les grands écrivains qui leur précédaient. Souvent ils ont entrepris le chemin de l’écriture après des traductions et des découvertes de l’œuvre de quelqu’un qui leur a donné les ailes. Pour Murakami c’étaient Fitzgerald et Capote. Il est dommage de découvrir l’œuvre de Murakami seulement à travers ces analogies.

La course au mouton sauvage est un roman-fable amusant et absurde, frais et jeun. Ces œuvres suivants commenceront à signaler des prétentions philosophiques, connaissance de la nature humaine et prévisions sombres sur ce qu’elle va devenir. Mais non La course au mouton sauvage. Un des talents de Murakami est de tisser des atmosphères bizarres, dans des mondes surréels et de gagner toute la confiance du lecteur pour l’emporter. Ici aussi, c’est plus le parcours que le final qui compte. Même si Murakami s’inspire ouvertement de la culture occidentale il pose ses situations avec tellement de franchise que peut choquer quelqu’un habitué à la finesse et le langage voilé de la prose occidentale. Un homme habillé en mouton ne peut que faire sourire ou frémir, rappelant peut être David Lynch mais pas Proust malgré le respect que Murakami nourrit pour ce dernier.

Dans ce premiers temps le vin français et la musique britannique ne sont pas encore devenus surexploités dans ses textes et on les accepte avec tolérance. Le chianti et tous les produits occidentaux, chers et apparemment symbole de lux en Japon sont énumérés pas toujours selon les règles du bon gout. Mais encore, ce n’est pas grave, il y en a d’autre qui fait apprécier les histoires magiques de Murakami.

C’est justement pour ça que 30 ans plus tard la sortie de 1Q84 se relève une surprise. C’est comme si il y avait beaucoup à dire mais au cours du chemin tout a perdu du sens. 1Q84 est la reprise de La course au mouton sauvage mais développé en XXL. Dans l’un c’est un mouton, dans l’autre c’est une chèvre qui cache des pouvoirs surnaturels. Des petits hommes qu’en sont derrière, mais pas beaucoup de plus pour nous suggérer le pourquoi du tout. Beaucoup de phrases inspirant aux aphorismes mais sans les devenir pour autant.

Du coup, lisez le mouton, il contient plus d’émotion et d’originalité dans 300 pages de ce que nous propose la chèvre dans les 800 pages de 1Q84.


Le passage de la nuit