Un jour, j’ai lu un livre, et toute ma vie en a été changée. Dès
les premières pages, j’éprouvai si fortement la puissance du livre
que je sentis mon corps écarté de ma chaise et de la table devant
laquelle j’étais assis. Pourtant, tout en ayant l’impression que mon
corps s’éloignait de moi, tout mon être demeurait plus que jamais
assis sur ma chaise, devant ma table, et le livre manifestait tout son
pouvoir non seulement sur mon âme, mais sur tout ce qui faisait mon
identité. Une influence tellement forte que je crus que la lumière qui
se dégageait des pages me sautait au visage : son éclat aveuglait toute
mon intelligence, mais en même temps, la rendait plus étincelante.
Je crus que, grâce à cette lumière, je me referais moi-même, que je
quitterais les chemins battus. Je devinai les ombres d’une vie que
j’avais encore à connaître et à adopter.
Orhan Pamuk
Je suis d’accord avec Gaga. J’ajoute que les lumières des fenetres dans la nuit m’ont toujours fascinée. C’est magique…
Très jolie aquarelle. I like ^^
Merci Gaga!