Les premières minutes les doutes commencent à s’aligner dans la tête : est-ce que ce n’est pas un peu trop enfantin ? il y aura quand même des dialogues ? les dessins vont peut-être devenir un peu plus variés et élaborés que des cercles et des traits ici et là ? c’est bien un long métrage que m’attend ? c’était quoi la durée déjà ???
Et après… ce n’est pas une révélation, un cadre, une scène particulière. Simplement, petit à petit, les lignes nettes, ces sons qui remplacent les mots et les pensées, ce motif musical qui avec ses nuances guide l’histoire et raconte les sentiments, ils font de ce petit conte un grand film. Un petit garçon devant le monde, c’est tout simple et c’est énorme. Ce petit garçon grandit et avec lui le monde qui l’entoure. Plus il avance sur son chemin plus les couleurs et les sons se multiplient, les éléments se retrouvent et rassemblent dans un tableau majestueux.
Alê Abreu a réussi de donner au cinéma d’animation un élan qui finalement lui rend toute sa complexité et richesse. Quand il y a une telle fusion entre le moyen d’expression et ce que l’artiste a à dire il a fait de l’art et le spectateur a vécu une expérience plurisensorielle, au-delà de ce dont l’intellect ou le conscient peuvent rendre compte.
O menino e o mundo est tout petit et démesuré en même temps. Tout part d’un petit point, comme le dessin dans sa création, et c’est dans ce petit point que Alê Abreu nous fait grandir et découvrir un monde. Et ce qu’est étonnant est que c’est un monde pour tous, on est tous là, dans ce point et dans cette féerie, fragile et forte comme l’héros du film.
L’imagination dans sa forme la plus pure donée par un dessin