Ernest et Célestine

Ernest et Célestine vivent dans un monde sereine, rassurant et paisible comme peut l’être l’époque du passé proche, une des qualités qui font particulièrement attirante cette ambiance de début vingtième siècle, encore familier et quand même lointain. C’est le monde que Gabrielle Vincent avait choisi pour accueillir un ours et une souris qui ont beaucoup de choses à apprendre aux jeunes lecteurs. Seulement une œuvre exclusivement personnelle et subjective peut rendre le conte si crédible, l’ours et la souris si proches au lecteur.
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Le film présenté à Cannes cette année a préservé tout de cette douceur. Et ça, ce n’est surement pas donné. Le style pictural de Gabrielle Vincent fait de ses livres un matériau vif et animé, difficile à manipuler.

Le jeune Benjamin Renner, devenu connu avec son premier film (de fin d’études) La queue de la souris a été chargé de la réalisation. Face à ce grand projet il a demandé l’aide de Vincent Patar et Stéphane Aubier dont le travail jusqu’à ce jour-là était assez lointain de ce style classique (voir Panique au Village !).

Mais tout d’abord il y était Daniel Pennac pour donner aux albums de l’écrivaine une forme unique à travers le scénario du film. C’est donc une équipe qu’on ne peut que saluer pour avoir trouvé le chemin, ensemble, dans un film qui reste, tout d’abord, fidèle à la nature des personnages. Il suffit de voir les centaines de souris se déplaçant pareils à un essaim d’abeilles, Célestine, sautant d’une marche à l’autre vers son école de dentistes, ils sont vivants, ces animaux dessinés.

Mais il y a plus que la reproduction de l’œuvre originale. Le film est, de manière beaucoup plus accentuée que dans les livres, sensible à la réalité sociale, des vérités qui engendrent une complicité aussi avec adultes qui cherchèrent « le message subliminal ». Ceux-là découvriront les deux personnages, des rebelles, contre cette société qui rejette la passion pour la remplacer avec des règles, accommoder le consumérisme.

Sinon, restons à la surface. Chercher derrière ou oublier le sous-entendu– nous nous y retrouvons, et c’est un « nous » meilleur.

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