Princesse Kaguya

Isao Takahata est sorti de la lumière des projecteurs depuis 1999 quand il a réalisé Mes voisins les Yamada. Avec plaisir les amateurs du dessin animé japonais, mais aussi ceux de la culture japonaise pourront découvrir que pendant ces années il est resté imperméable au  style déjà ancré dans les productions du Ghibli.  Sa lecture du conte traditionnel connu aussi sous le titre  Le coupeur de bambou  reste en même temps fidèle à l’imagerie traditionnelle japonaise et aux dynamiques du cinéma d’animation de Miyazaki.

La lune est très présente dans la mythologie et les contes japonais et souvent elle abrite des dieux et autres créatures célestes en leur permettant d’observer la vie sur terre. C’est aussi le cas du peuple qui a envoyé Kaguya sur la Terre. Sa beauté et son esprit extraordinaires ont traversé les siècles et le conte est considéré le texte plus ancien narratif japonais.[1]

Le conte a inspiré beaucoup de dessins et peintures d’artistes japonais et a ainsi été chargée d’une esthétique folklorique qui fait désarmais partie de son essence. Voici pourquoi un dessin animé du style Le vent se lève  et Ponyo sur la falaise aurait sérieusement ôté de son charme.

Princesse Kaguya est d’une finesse rare, compte tenu du fait que le film est produit par un studio très commercial. Depuis des dizaines d’années, peu importe le nom derrière la réalisation, tous les films du Ghibli se reconnaissent par leur esthétique, et souvent par leur histoires moralistes et avec un accent mélodramatique.

Princesse Kakuya est l’exception dans tous les sens et Isao Takahata démontre savoir maitriser l’art de l’animation à la perfection. Il réussit à retenir le spectateur pendant plus de 2 heures (un temps bien supérieur à la moyenne pour un long métrage d’animation) absorbé par l’histoire et les images  fascinantes dans leur originalité et fidélité à la tradition.

Lune

[1] http://fr.wikipedia.org/wiki/Kaguya-hime (vu 14.08.2014)